Noms des quartiers de l’ouest du 5ème arrondissement de Lyon
Article proposé par ARHOLY

Histoire des toponymes de quatre quartiers de l'ouest de la ville de Lyon : Ménival, Champvert, Les Battières et le Point du Jour.

Noms des quartiers de l’ouest du 5ème arrondissement de Lyon

 

Les hommes ont eu très rapidement besoin de donner un nom aux lieux afin, d’une part de faciliter le repérage et l’orientation et d’autre part, de consigner et fixer des faits et des évènements. Notre quartier, malgré la perte de toponymes anciens, a su garder et même enrichir une grande variété de noms de lieux.

Ménival

Curieusement l’appellation « domaine de Ménival », malgré une timide apparition dans quelques actes de notaires en 1842 et en 1871, surprend les habitants du quartier lorsque, en 1956, la société anonyme et coopérative du domaine de Ménival lance les travaux de la cité. Au XVIe siècle le lieu s’appelait Forgegalland : un galant possédait-il une forge près du futur château de Ménival ? Puis le domaine de six hectares fut connu sous le nom de son propriétaire : le docteur Frestier de Saint-Etienne, Jules Durand, constructeur du château, puis l’entrepreneur Teste. Le toponyme sera ensuite pérennisé lorsque la Ville de Lyon nommera, dans sa séance du 28 mars 1960, le chemin du Point-du-Jour à Sainte-Consorce avenue de Ménival. Son origine reste énigmatique. L’explication la plus souvent avancée reste l’association des deux mots Mesnil- (habitation/ferme) et -val (vallée, vallon). Néanmoins il est étonnant que ce timide toponyme du milieu du XIXe surgisse en 1956 d’autant plus que ce territoire a été maintes fois décrit et nommé dans les reconnaissances aux différents seigneurs depuis la fin du Moyen-Age.

Champvert

Ce nom de lieu est apparu au début du XVIe. Les écrits de l’époque parlent du territoire du Content, des Conchettes autrement ou « vulgairement » appelé Champvert. Champvert a ensuite absorbé d’autres territoires : Thunes, Lardellier et une partie de Malleval. Seul le terme Champvert subsiste à partir des années 1650. L’origine est a priori liée à la qualité agricole des terrains qui abritent de nombreuses exploitations et spécialement des pépinières jusque dans les années 1970 avant que le béton ne fasse son œuvre. Le chemin vicinal des Massues à Champvert n°39 sera nommé en 1934 rue de Champvert.

Les Battières

La première mention du toponyme « La Bastière » apparaît dans une quittance du 14 janvier 1658. Simon Chavassier, fermier du prieuré de Saint-Irénée, reconnaît avoir reçu de Jean Baptiste Dulieu, écuyer, conseiller du roi, la somme de 147 livres correspondant au retard des redevances sur sa maison de la Bastière et des Bruyères. Cette colline était auparavant connue sous le nom d’Aleyse ou des Bruyères. L’hypothèse parfois formulée d’une origine liée au métier de « bastier » ou muletier n’est pas vérifiée. Ce nom de lieu n’apparaît jamais dans les nombreux écrits que les Archives Départementales et Métropolitaine du Rhône possèdent. Ce terme d’abord féminin est issu du nom de la fille de Noël Bastier, marchand guimpier à Lyon à la fin du XVIe. Ce marchand de fils d’or glissé dans les tissus de soie avait acheté de nombreux terrains à l’emplacement actuel du centre éducatif Notre Dame, de la tour et du collège des Battières sans oublier une vigne bien placée sur le coteau de Ménival à l’emplacement actuel de la résidence « La Pierre Levée. Le nom s’est ensuite transformé au masculin pluriel pour donner « Les Battières ». A noter que nous pouvons dater le création du chemin qui deviendra la rue des Battières aux alentours de l’année 1500 lorsque cet immense domaine de la Grange de Saint-Irénée sera loti. Les futures rue des Battières et des Noyers furent tracées pour desservir les 66 lots crées sur ce domaine.

 

Point du jour

Durant l’ancien régime ce territoire s’appelait les Massues. Les orthographes ont varié : le Massut, le Massu, le Massud, les Massues. Il était divisé en sous-territoire comme celui de la Touriche du Massut (angle de la rue de Boyer près des restes de l’aqueduc). Le centre du quartier autour de la place des Compagnons de la Chanson s’est créé à partir du regroupement progressif des anciens territoires des Massues, de Malleval, des Granges, de la Tourriche, de Tourvielle et des Poncettes. Juste après la Révolution Française, un étang occupant depuis des siècles l’emplacement de l’actuelle place Bénédict Teyssier finissait de se vider pour laisser place à un espace marécageux non habitable. Durant le XIXe, l’assèchement du terrain permit la construction d’habitations, de commerces et de petites entreprises et donna naissance au quartier du Point du Jour. Le chemin de Saint-Irénée à l’Etoile d’Alaï fut ainsi renommé avenue du Point-du-Jour en 1936.

L’origine du nom reste inconnue, ce lieu était auparavant nommé l’étang de Saint-Irénée. Il existait cependant dans les prés et vignes au sommet de la colline à l’est entre les rues des Noyers et Pierre Valdo un lieu nommé depuis au moins 1694 « l’Aube du Jour ». « L’Aube du Jour » serait-elle devenue le « Point du Jour » ?

Cependant un domaine nommé Point du Jour apparaît au début du XIXe siècle dans une vente par licitation ainsi que sur le recensement de la ville de Lyon de 1817 au numéro 187.

Christian Déal / janvier 2021

Les quartiers de Ménival, Champvert, les Battières et le Point du Jour en 1961 (Géoportail)
Les quartiers de Ménival, Champvert, les Battières et le Point du Jour en 1961 (Géoportail)

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Noël Bastier, marchand guimpier de la Ville de Lyon, racheta les parcelles de ses voisins pour former son domaine actuellement Centre Educatif Elise Rivet.
Noël Bastier, marchand guimpier de la Ville de Lyon, racheta les parcelles de ses voisins pour former son domaine actuellement Centre Educatif Elise Rivet.

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Les Battières s'appelaient avant le XVIIe siècle le territoire d'Aleyse ou des Bruyères.
Les Battières s'appelaient avant le XVIIe siècle le territoire d'Aleyse ou des Bruyères.

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C'est en 1658 que le toponyme "La Bastière" (du nom de la fille de Noël Bastier) apparait pour le première fois.
C'est en 1658 que le toponyme "La Bastière" (du nom de la fille de Noël Bastier) apparait pour le première fois.

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